AFRIQUE : Du vote protestataire au vote de soumission

Voter pour protester

Du temps de nos grands parents, peu de temps avant l’indépendance, la participation du peuple aux élections était forte de même que l’intérêt pour les débats politiques. C’était l’époque des Nkhruma et autres Lumumba, le temps des identités partisanes fortes. Le peuple était uni contre le colonialisme.

Voter pour se soumettre

Désormais, les coups d’États et les mises en places de gouvernements officieusement sous tutelle paralysent la compétition partisane. L’on ne vote plus ou bien l’on vote sans avoir le choix. Les idées de responsabilité et de responsabilité politiques sont remplacées par des rituels de légitimation aboutissant à forcer le consensus et interdire l’opposition. Les campagnes électorales donnent lieu à des cérémonies liées au culte de la personnalité du président.

L’escapisme

Dans ces conditions, comment voulez-vous que les électeurs ne veuillent pas échapper au rituel imposé ? Pour eux le vote n’a pas d’utilité. Pire, il est méprisable!

Des décennies d’autoritarisme ont généré de la méfiance à l’égard de la politique.

Seule option possible, l’escapisme!

  • Est-il vraiment utile de voter compte tenu des faibles perspectives qui s’offrent à nous?
  • Avons-nous vraiment les marges de manœuvre nécessaires pour voter les programmes économiques et sociaux des gouvernements Africains?

Et lorsque nous votons c’est au prix du sang!

Paul Biya, Omar Bongo ,Sassou Nguesso, Joseph Kabila, Idris Deby, Obiang Nguema, Blaise Compaoré, Houphouët Boigny, Gnassingbé Eyadema, Mobutu, Ismael Omar Guelleh, Charles Ghankay Taylor, Jean-Bedel Bokassa, Idi Amin Dada, Ahmed Sékou Touré, Ahmadou Ahidjo, etc, qu’avez-vous fait de l’Afrique?

Nous, enfants d’Afrique, vous maudissons!

Robert Mugabe, je ne t’oublie pas…

Paul & Mick

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6 commentaires

  1. Djé said,

    24 juin 2008 à 11:27

    juste en complément, les programmes économiques que tu évoques ne concernent que ces dirigeants et leur (basse) cour,…et quand il existe un soupçon de démocratie dans les processus électoraux, les considérations ethniques, souvent alimentées par ces potentats, prennent le pas sur les convictions politiques.

  2. Paul & Mick said,

    24 juin 2008 à 11:54

    @ Djé,

    Je suis content que ce soit toi qui fasse cette remarque. Très pertinente au demeurant…
    C’est une cartouche que je me réservais pour les réactions…
    Les nouveaux champs politiques se renferment sur les luttes internes des élites politiques. Lesquelles luttes sont réglées en dehors du débat public. Leurs enjeux et leur cadre ne donnent pas lieu à un débat démocratique. Faute de choisir des personnes ou des programmes, les électeurs africains sont souvent capturés par des entreprises de mobilisations ethno-régionales. Ces mécanismes clientélistes sont renforcés grâce à l’instrumentalisation, par les politiciens, des identités locales et claniques.

  3. Nono Yves said,

    26 juin 2008 à 12:18

    Sans doute tous ces présidents n’ont rien fait de l’Afrique. Et les autres aussi qu’ont ils donc fait de l’Afrique? C’est peut être vrai que sur la plus haute marche ils ont la responsabilité de conduire le peuple. Mais qu’avons nous fait, lorsque se rendant compte des guides sans visions qu’ils sont?
    Je te le concède nous ne pouvons tous pas être des hommes politiques mais si dans ce tous c’est de tous sauf eux que nous parlons alors nous serions bien prétentieux de se plaindre d’eux car n’ayant pas d’alternatives à proposer.
    Que nous soyons en démocratie ou en dictature, ma conviction est que c’est le peuple qui dans ces deux cas gouvernent toujours…. Il peut rester dans son éternelle posture de « grand enfant sous la tutelle à l’abri de tout souci, à l’abri d’eux même », posture peut être justifié par son ignorance sur ce qui se trame, il paiera le prix de sa demission dans l’action gouvernementale.
    Le vrai problème à mon avis se trouve dans l’ignorance de ce qu’ils sont ou la démission face à ce qui se passe chez eux dans laquelle est encore plongée bon nombres d’Africains.

  4. Paul & Mick said,

    26 juin 2008 à 21:04

    Nous sommes tous d’accord! Nous sommes tous révoltés! Nous avons tous de bonnes idées…
    Il semble que nous soyons tous la mèche de l’énorme dynamite que pourrait être une révolution des temps modernes! Mais qui aura le courage d’allumer cette mèche! Qui sera le détonateur! Le Um Nyobé que nous attendons tous?..

    A bon entendeur…

    Paul & Mick

  5. Kwaame said,

    28 juin 2008 à 11:26

    (pardon de rêver, mais c’est un beau rêve je trouve) )Peut-être la blogosphère amorcera cette révolte, cet éveil. Peut-être en sera-t-elle le point de départ. En Tissant une toile panafricaine, consciente et désintéressée, qui propose une lecture différente des enjeux liés aux relations internationales, à l’idéologie ultralibérale dominante, au néocolonialisme, en posant les pierres une à une, en consolidant les bases d’une réflexion collective qui dépasse les frontières artificielles tracées par d’autres. Peut-être sommes nous en train de vivre des jours historiques, sachons prendre conscience de cet outil formidable qui est entre nos mains. Les choses ne se font pas en un jour, il faut le temps de la maturation, de la mise en cohérence des idées, pour pouvoir peser dans la balance mondiale.
    Mais bon, je rêve, je rêve… Ou bien?

  6. Paul & Mick said,

    28 juin 2008 à 14:42

    Mon frère Kwaame,

    Puisses ton rêve devenir réalité…


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